Pauline d'Andigné

Empruntant son vocabulaire plastique au monde de la production et de la consommation, Pauline d'Andigné pousse à l'extrême son appétit pour les formes et les couleurs, jouant sur la corrélation entre attraction et répulsion avec une rhétorique de l'excès. Commentaire sur la société du spectacle et de l'excès qui caractérise l'hypermodernité, expression d'une troublante ambiguïté, son travail prend une dimension pluridisciplinaire. Des peintures et sérigraphies sur tissu aux peintures murales en vinyle matelassé et aux cônes boursouflés, le métal, le plastique, le vinyle et la résine forment un ensemble d'œuvres qui appartiennent au registre privilégié de l'artiste, celui des "formes molles". On y décèle un plaisir du détournement et une pointe d'humour, nourris par un travail approfondi sur les couches de matière, les effets de transparence et de suspension.

Dans l'œuvre de Pauline d'Andigné, l'héritage "pop" trouve une contemporanéité inédite, et fait ainsi l'objet d'un cynisme tendant vers une certaine provocation du bon goût. Si l'influence du mouvement "bad painting" se fait sentir, c'est davantage dans un savant entre-deux, une zone de plaisir trouble, que l'artiste creuse sa singularité.

Born in France in 1996, Pauline d'Andigné graduated from the Beaux-arts de Paris in 2021, and lives and works in Paris. Borrowing her plastic vocabulary from the world of production and consumption, Pauline d'Andigné pushes her appetite for shapes and colors to extremes, playing on the correlation between attraction and repugnance with a rhetoric of excess. A commentary on the society of entertainment and excess that characterizes hypermodernity, and an expression of troubling ambiguity, her work takes on a multidisciplinary dimension. From paintings and silkscreens on fabric to padded vinyl murals and blistered cones, metal, plastic, vinyl and resin form a body of work that belongs to the artist's preferred register of "soft forms". A pleasure in misappropriation and a hint of humor can be discerned, fleshed out by an in-depth work on layers of material, transparency and suspension effects.

In Pauline d'Andigné's work, the "pop" heritage finds an unprecedented contemporaneity, and is thus the object of a cynicism tending towards a certain provocation of good taste. While the influence of the "bad painting" movement can be felt, it is more in a skilful in-between, a troubled zone of pleasure, that the artist carves out her singularity.