Overview

Né à Rome en 1950 et formé à l'origine comme architecte, Paolo Pallucco est sans aucun doute l'un des designers les plus radicaux et les plus engagés des années 1980, tant par les pièces qu'il a produites que par sa personnalité haute en couleur.

Au tournant des années 90, de nombreux créateurs atténuent leurs déclarations pour entrer dans une production plus adaptée au grand public, laissant de côté le caractère intransigeant des années précédentes. Pallucco vend sa société en 1988 et tourne la page en 1990, restant pour toujours un jeune créateur d'une grande intégrité, ne permettant pas aux demi-mesures ou aux concessions d'altérer sa vision.

 

Paulo Pallucco fonde Pallucco en 1980, l'objet premier de l'entreprise étant la réédition de créations oubliées de la première moitié du XXe siècle, telles que le lampadaire Fortuny, la chaise de Robert Mallet-Stevens ou la chaise Sandows de René Herbst. Bien qu'il ne s'agisse pas de ses propres créations, il fait déjà figure de précurseur. En effet, le phénomène de la réédition est né dans les années 1980 et le style moderniste des années 1930 a été redécouvert au tout début de la décennie. Grâce à cette première activité, Pallucco dispose des moyens de production industrielle les plus avancés, ce qui lui permet quelques années plus tard de produire un mobilier radical d'une extrême qualité. Cette particularité est tout à fait unique pour les années 80, les designers ayant souvent du mal à trouver des industriels assez audacieux pour mettre à disposition leurs outils de production. Ses meubles sont si bien produits qu'il se permet d'y ajouter des fonctions plus ou moins absurdes, des éléments industriels liés au monde de la machine, imitant ainsi le mobilier moderniste caractérisé par la recherche du fonctionnalisme absolu et de l'économie de moyens au détriment de l'esthétique ou du confort.

 

Ses créations sont profondément ancrées dans l'idéologie des années 1980 de refus des décennies précédentes et des préceptes modernistes. Toujours dans cette idée de rupture, ses pièces intègrent de nombreuses références au vocabulaire de la guerre : la table basse Tankette, 1987 évoquant les chaînes d'un char d'assaut, le fauteuil Barba d'Argento, 1986 rappelant une mitrailleuse ou encore le porte-manteau Bocca da Fuoco, 1987 une sorte de canon en pleine explosion.

 

Le mobilier de Pallucco ne peut être considéré et apprécié uniquement par son aspect esthétique mais aussi à travers toutes les références qu'il intègre, comme la poésie de Rainer Maria Rilke en premier lieu, mais aussi le cinéma, la photographie et bien qu'il soit lui-même athée, la religion catholique - encore omniprésente à l'époque en Europe et surtout en Italie. Mais Paolo Pallucco ne serait pas Pallucco sans son entourage. A commencer par son épouse de l'époque, Mireille Rivier, une Franco-Suisse sans qui rien n'aurait été possible. Les créations sont signées de leurs quatre mains. Lui, rêveur fou, a les idées, elle, designer pragmatique, les transpose dans la réalité, les rendant réalisables et productibles. Si des concessions doivent être faites par rapport à l'idée originale, le projet est toujours abandonné. Les créations sont donc le fruit d'une histoire d'amour, d'une complicité et d'une complémentarité. Et puis il y a les autres, comme Peter Lindbergh, photographe vedette de l'époque. Ses honoraires sont inimaginables pour l'entreprise de niche d'un marché déjà de niche mais Paolo Pallucco tente le coup. Lindbergh est séduit et devient son photographe. Il y a aussi quelques designers dont il produira les pièces comme Rei Kawakubo : après un choc esthétique lors de la visite de la boutique Comme des Garçons à Tokyo, Pallucco propose à la créatrice japonaise de collaborer. Il produira tous les meubles qu'elle dessine pour les boutiques de la marque.

 


 

Born in Rome in 1950 and originally trained as an architect, Paolo Pallucco is undoubtedly one of the most radical and committed designers of the 1980s, both in terms of the pieces he produced and his colorful personality.

 
At the turn of the 90’s, many designers toned down their statements to enter into a production more suitable for the general public, leaving aside the uncompromising character of the past years. Pallucco sells his company in 1988 and turns the page in 1990, remaining forever a young designer of high integrity, not allowing half measures or concessions to alter his vision.
 
Paulo Pallucco founds Pallucco in 1980, the primary object of the company being the reedition of forgotten creations from the first half of the 20th century, such as the Fortuny floor lamp, the chair by Robert Mallet-Stevens or the Sandows chair by René Herbst. Although these are not his own creations, he is already a trailblazer. Indeed, the phenomenon of reediting was born in the 1980s and the modernist style of the 1930s was rediscovered at the very beginning of the decade. Thanks to this first activity, Pallucco has at its disposal the most advanced industrial production means, allowing it a few years later to produce a radical furniture of extreme quality. This particularity is quite unique for the 80’s, as designers often had a hard time finding industrialists bold enough to make their production tools available. His furniture is so well produced that he allows himself to add more or less absurd functions, industrial elements linked to the world of the machine, thus imitating Modernist furniture characterized by the search for absolute functionalism and economy of means to the detriment of aesthetics or comfort.
 

His creations are deeply anchored in the 1980s ideology of refusal of the previous decades and the Modernist precepts. Always in this idea of rupture, his pieces integrate many references to the vocabulary of warfare: the coffee table Tankette, 1987 evoking the chains of a tank, the armchair Barba d’Argento, 1986 recalling a machine gun or the coat rack Bocca da Fuoco, 1987 a kind of cannon in full explosion.

 

Pallucco’s furniture can not be considered and appreciated only by its aesthetic aspect but also through all the references it integrates, such as the poetry of Rainer Maria Rilke in the first place, but also cinema, photography and although he is himself an atheist, the Catholic religion— still omnipresent at the time in Europe and especially in Italy. But Paolo Pallucco would not be Pallucco without his surroundings. Starting with his wife at the time, Mireille Rivier, a Franco-Swiss woman without whom nothing would have been possible. The creations are signed with their four hands. He, a crazy dreamer, has the ideas, she, a pragmatic designer, transposes them to reality, making them feasible and producible. If concessions have to be made to the original idea, the project is always abandoned. The designs are thus the fruit of a love story, of a complicity and a complementarity. And then there are the others, such as Peter Lindbergh, star photographer of the time. His fees are unimaginable for the niche company of an already niche market but Paolo Pallucco gives it a try. Lindbergh is seduced and becomes his photographer. There are also a few designers whose pieces he will produce such as Rei Kawakubo : after an aesthetic shock during the visit of the Comme des Garçons boutique in Tokyo, Pallucco offers the Japanese designer to collaborate. He will produce all the furniture she designs for the brand’s boutiques.

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